Richesse spirituelle

La structuration byzantine de l'Icône de Cambrai

 

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Copie au St. Sépulcre de Jérusalem depuis 1894

 

Cette Icône,  ainsi que l'attestent les spécialistes,  s'avère  d'école byzantine.

L'art byzantin  concernant Marie,   comporte plusieurs stades.   A travers eux,  on s'efforçait de faire remonter   les icônes mariales byzantines   à l'évangéliste st Luc :   l'auteur des "Evangiles de l'Enfance"   aurait fait   sur le vif   le portrait de   la mère de Jésus !   On pensait qu'il n'en restait que  quelques copies dont celles de Ste Marie Majeure à Rome   et de Nicopeia à Venise ;   Notre-Dame de Grâce était répertoriée  comme faisant partie de cette dizaine d'icônes "dites de st Luc"…

 

Quoi qu'il en soit,   tout en étant d'école byzantine,   notre Icône de Cambrai  ne fait pas partie de  la première période.    A cette époque,   prédominaient la majesté et la gravité hiératiques :  la Mère de Dieu  se trouvait sur un trône  en présentant  l'enfant Jésus  assis sur ses genoux.

  

Tout en gardant certains traits iconographiques immuables,   l'Icône de Cambrai   bénéficie de tout un apport ;  il s'agit d'une vierge "eleousa",   c'est-à-dire "de tendresse". Marie est maternelle :  elle incline la tête   jusqu'à poser  sa joue  sur celle de son enfant ;  on doit  ainsi  la classer   parmi les vierges de type "glykophilousa",   c'est-à-dire  "au doux baiser".

 

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Rome -  Église Santa Maria in Traspontina  dans la grande
Via della Conciliazione  près de la Basilique St. Pierre.

 

Quant à Jésus,   il caresse le menton de sa mère et s'attache à elle de l'autre main ;  c'est lui qui est au cœur de l'Icône,   se trouvant désigné par Marie,  sa mère.   

Celle-ci "montre la voie" "hodiguitria" :   elle presse son fils  de son bras gauche   et le soutient,  le désigne en quelque sorte de sa main droite.   C'est lui qui se trouve  la source de toute Grâce.   La "Grâce" est  la Beauté,   la Justice, le Salut,   l'Amour gracieux et gratuit de Dieu pour tous.

L'or des fonds et des auréoles  est  ici  source d'illumination de toute l'Icône.   Qui plus est, disséminé sur les vêtements,  il donne un éclat divin et joyeux ;   le bleu d'humanité de Marie  se trouve ainsi  en proximité du divin.   Le rouge ou le pourpre,  symbole de la Divinité,   rayonne également sur la Mère de Dieu,  et se transforme en  un rose inédit  sur Celui qui est  le Verbe de Dieu fait chair,  à la fois Dieu et homme.   Selon l'iconographie authentique,  celui-ci est d'ailleurs représenté avec des membres  et un visage presque adulte :  Jésus doit prendre   toute sa dimension   au cœur de l'existence  de tous les hommes.

N Dame de Grace N Dame de Grace  

 

Les regards sont également  extraordinaires.   Alors que  les visages sont tournés tendrement l'un vers l'autre,   nous nous trouvons,   nous aussi, regardés par Jésus !   De même,  Marie nous regarde,  encore que   – selon la plus pure tradition byzantine –   ses yeux se portent vers le lointain :   la croix et  la résurrection de Jésus…  Enfin,   se trouvent réunies  les   2 bouches  qui expriment  la Parole :   le Verbe de Dieu  qu'est Jésus    et le "oui" de Marie. Quelle richesse spirituelle   que l'Icône   Notre-Dame de Grâce !

Publié le Vendredi 12 mai 2006 • 9490 visites

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